La pratique contemporaine
Type, intensité et utilisation des mouvements physiques (différence avec le Qi Gong chinois, analogie avec le Yoga tibétain)
La tradition sibérienne reconnaît une place importante au maintien d’un lien constant entre travail physique et travail énergétique.
Tout travail physique ou série de mouvements physiques est accompagné d’un travail énergétique avec les parties du corps impliquées. Les processus énergétiques, comme les sensations, sont facilités par un travail physique équilibré.
Cette phase d’activation physique est souvent précédée d’une préparation et suivie d’un bilan physiologique et énergétique, voire d’un travail énergétique spécifique : notre attention, notre intention, l’analyse de nos sensations accompagnent et peuvent précéder ou suivre le travail du corps.
Il est par ailleurs possible de retrouver au sein des pratiques physiques et énergétiques sibériennes certains mouvements ou postures présentes dans les traditions ayurvédiques et tibétaines.
Ces traditions, en effet, utilisent elles aussi, à la fois les processus physiques et énergétiques. C’est ainsi en particulier que pour les tibétains, il ne peut y avoir de travail énergétique avant le travail physique. Ces exercices physiques préalables, en raison de leur composante énergétique d’équilibre et de protection, sont extrêmement importants pour eux.
Les Arts énergétiques sibériens, quant à eux utilisent les exercices physiques pour décontracter le corps, et ainsi se donner la possibilité de mieux sentir et manipuler l’énergie. Dans un corps décontracté l’énergie circule mieux et est plus facile à identifier, utiliser, travailler.
Cette forme sibérienne du travail énergétique n’existe nulle part ailleurs. Elle existe dans sa partie rudimentaire au Tibet mais est beaucoup plus développée en Sibérie, notamment autour de thèmes centraux tels que :
- La colonne vertébrale et sa souplesse :
Des mouvements du corps, des bras sont créés pour activer spécifiquement chaque segment de la colonne vertébrale ou les omoplates.
- L’équilibre :
Une grande importance est donnée à l’équilibre avec l’utilisation de positions qui requièrent une concentration particulière de l’attention et procurent ainsi une activation énergétique complète du cervelet.
- Les articulations, leur souplesse, le travail avec les « portes » yin et yang de chaque articulation :
Une sorte de « ventilation énergétique » est créée avec des techniques de fermeture et d’ouverture des portes des articulations.
- La souplesse des membranes :
Pour éviter les tensions habituelles des membranes du corps, de l’enveloppe des cellules jusqu’à la peau, pour leur conserver souplesse et élasticité, le Qi Gong sibérien favorise, développe, crée, recherche des mouvements inhabituels et des techniques inattendues pour le corps.
Dans la tradition sibérienne, le travail se déroule donc généralement ainsi :
- exercices physiques avec influence énergétique, c’est à dire avec l’attention portée sur les processus énergétiques,
- processus énergétiques facilités par l’activation physiologique
- méditation qui permet la synthèse des processus énergétiques et physiologiques
Remarque :
Si l’organisation des pratiques (et le plus souvent d’un cours de Qi Gong sibérien) respecte en général la séquence partie physique/partie énergétique/méditation, cette structure coexiste avec la classification suivante (non exclusive de la première) dont la particularité est de mettre l’accent sur les « dosages » respectifs entre processus physiologiques et processus énergo-informationnels :
- “Qi Gong dynamique” : prédominance du travail physique
- “Qi Gong statique” : prédominance du travail énergo-informationel (travail énergétique, méditation …)
- “Qi Gong synthétique” : équilibre, interaction plus forte entre parties physique et énergo-informationelle, combinaison des différents processus
L’étendue du travail énergétique / le travail sur les corps énergétiques intérieur et extérieur (différence avec le Qi Gong chinois actuel, analogies avec le Yoga tibétain et ayurvédique)
Analogies avec des pratiques voisines
Dans les traditions énergétiques voisines, le travail est basé sur un certain nombre de centres énergétiques (dantian, chakkra) et canaux (méridiens, nadi), par exemple pour la majorité des Qi Gong chinois, les 3 dantian (du ventre, de la poitrine et de la tête) et les méridiens basiques. Certaines traditions yoggistes, quant à elles, considèrent l’existence de 7 chakkras, etc.
Les arts énergétiques sibériens travaillent aussi avec ces centres et ces canaux énergétiques avec toutefois pour objectif final de réunir toutes les matières du corps dans une même unité énergétique.
Les Arts énergétiques sibériens travaillent avec l’énergie de toutes les matières du corps, y compris celle qui circule dans les canaux énergétiques de la tradition chinoise mais pas seulement.
Par exemple, à l’intérieur du corps, les techniques chinoises concentrent de préférence l’énergie dans le dantian du bas (ventre) sans travailler avec le dantian de la tête. Une spécificité très importante du qi gong sibérien, réside dans le fait qu’il travaille avec ce dantian et d’une manière générale avec toute l’énergie de la tête et du cerveau. Seul le Yoga touche aussi quelques aspects de ce type de travail. Ni les techniques taoïstes, ni les techniques bouddhistes ne travaillent concrètement avec le cerveau.
La pratique sibérienne
La distinction la plus significative de la tradition énergétique sibérienne concerne le travail sur les corps énergétiques intérieur et extérieur, incluant la recherche et le développement constants des liaisons entre ces deux corps.
Le travail sur le corps énergétique extérieur et notamment celui sur les cocons dans les arts énergétiques sibériens vient de traditions indiennes et tibétaines qui, elles, parlent de corps astral, karmique. Il a tire aussi son origine de techniques aujourd’hui abandonnées en Chine du Sud, amenées en Sibérie, acceptées et intégrées aux traditions en place.
Les liaisons entre l’énergie extérieure et intérieure, le canal du haut, le canal du bas et le canal rapide (différence avec toutes les autres traditions)
Si les Sibériens travaillent avec le canal du haut et le canal du bas, évolutions de la notion chamanique de « puits énergétiques » du Ciel et de la Terre, ce n’est pas du tout le cas des traditions énergétiques voisines ( en particulier chinoises et tibétaines)
Dans ces traditions n’existe pas non plus la notion de « canal rapide ».
Ce canal énergétique intérieur traverse le corps verticalement de la manière la plus droite et directe entre le sommet de le tête (point Bai hui) et le périnée (point Hui yin), indépendamment du trajet de la colonne de vertébrale ou de celui de la colonne des ligaments (« Colonne de Jade » des chinois, « Sushumna » de la tradition ayurvédique). Il relie le canal du haut et canal du bas.
Cette notion reflète bien l’approche énergétique Sibérienne, en ce qu’elle privilégie les liaisons les plus directes possibles entre l’énergie du Ciel et de la Terre. Ainsi recherche-t-elle la possibilité de provoquer l’activation de chaque cellule du corps, augmentant ainsi sa capacité à conduire l’énergie. Il serait alors possible, avec l’aide du Qi Gong sibérien, de créer un grand canal énergétique et finalement un grand centre énergétique qui engloberait tout le corps. La question sur les manières de faire circuler l’énergie à travers le corps serait alors sans objet.
Place et rôle de la méditation en musique (différence avec toutes les autres traditions)
Les Arts Energétiques Sibériens font une place importante au travail méditatif : synthèse des processus énergétiques, eux-mêmes préparés par le travail physique, la méditation utilise l’effet bio-mécanique et énergétique des vibrations acoustiques pour renforcer et préciser les activations énergétiques au sein des membranes du corps, des espaces inter-cellulaires et de sous-systèmes physiologiques et énergétiques spécifiques.
Deux caractéristiques renforcent la spécificité typiquement sibérienne de l’ensemble de ces techniques méditatives :
- Il ne s’agit pas de méditations spontanées et passives mais d’un travail énergo- informationnel doté d’un but concret et défini, par exemple lors d’un travail physique et énergétique préalable.
- Ces techniques utilisent la plupart du temps les vibrations de la musique. Il s’agit le plus souvent de vibrations suffisamment fortes pour non seulement être entendues mais aussi faire entrer en résonance toutes les membranes du corps. Il s’agit également de vibrations suffisamment riches ou au contraire sélectionnées spécifiquement (timbres, fréquences …) pour activer les systèmes énergétiques et/ou parties du corps concernés. L’influence de ces vibrations est alors utilisée de façon active et consciente sur des zones précises du corps avec un objectif défini lié aux processus de décontraction, guérison, renforcement des parties impliquées.
Place de l’explication du travail énergétique (différence avec toutes les autres traditions énergétiques)
Dans bien des traditions, le travail énergétique est transmis comme émanant d’un savoir « sacré » à appliquer tel quel, en liaison avec une base ésotérique ou mystique incompréhensible pour les non-initiés voire pour qui que ce soit, les bases de ces traditions étant souvent perdues.
Le phénomène est inverse en Sibérie. Ainsi de tous temps, les maîtres sibériens comme étrangers venus en Sibérie furent tenus de tout expliquer de leur travail et de leurs pratiques, sous peine de voir leur enseignement déconsidéré.
Pour des raisons sans doute autant culturelles, qu’historiques ou géo-politiques les peuples sibériens ont toujours gardé cette tradition pragmatique d’accueil de l’enseignement proposé par l’extérieur, d’ouverture aux apports étrangers pour peu qu’ils soient adaptables aux pratiques sibériennes de survie, grâce à l’explication. Ainsi donc, « expliquer » constitue encore de nos jours, en Sibérie, un aspect quasi-obligatoire de l’enseignement pour tous les professeurs de qi gong ou autres arts énergétiques et pas seulement pour les maîtres venus de Chine ou d’ailleurs.
Importance du travail informationnel (analogie avec la composante spirituelle de certaines traditions : ayurvédique, bouddhiste…)
Il est important de mentionner ici l’importance que les arts énergétiques sibériens attachent au travail informationnel : travail avec les Centres et avec le Canal du Haut, nettoyages et activations informationnels, extra-homéopathie …
Ce travail, présent dans les traditions plutôt orientées vers la spiritualité (ayurvédiques, bouddhistes …), l’est également dans la tradition sibérienne au même titre que le travail énergétique dont il est le complément indispensable et antagoniste.
S’agissant de travail énergétique au sens sibérien, on pourra donc, plus souvent utiliser le terme plus approprié de travail énergo-informationel.
La tradition ésotérique sibérienne : une tradition humaniste non déterministe (différence avec toutes les autres traditions, en particulier ayurvédique)
L’ésotérisme sibérien cherche à mettre en évidence une vision non déterministe des rapports entre l’homme et son environnement. Celui-ci a la possibilité d’abandonner une attitude passive et dépendante pour devenir acteur et partie prenante de tous les jeux d’influences énergo-informationnels. Il peut alors créer sa propre dynamique d’interaction avec potentiellement, tout type d’influence extérieure et en particulier son « corps karmique » (au sens ayurvédique du terme).
Cette tradition ésotérique s’est développée très vite en Sibérie, notamment à la faveur des séjours en Russie d’Helena P. Blavatsky. De nombreuses personnes ont également nourri cette tradition dont l’écrivain Alice A. Bailey et les peintres russes Nicolai et Helena Rerich qui ont passé leur vie à voyager en Inde, au Tibet, et Chine à la recherche de connaissances ésotériques.
Ce volet ésotérique permet aux arts énergétiques sibériens de laisser la voie ouverte au développement de la personne sans limites fixées à priori.